DDR Museum

31 octobre 2009

J'avais un peu la flemme, mais j'ai fini par m'y mettre: je rédige mon article sur le DDR Museum

Il y a donc deux semaines - voir plus... - Slawa et moi, on a été au DDR Museum. C'est un musée qui retarce la vie quotidienne en RDA. Il a ouvert l'année où j'ai été pour la première fois à Berlin, en 2006 (je crois que la date exacte est le 16 août).

On accuse souvent ce musée de s'inscrire dans le courant de l'Ostalgie, lancé par le film Good Bye Lenin:

Désolée, la vidéo est en français, ça sonne moins bien mais j'ai pas trouvé mieux. L'Ostalgie, mélange des mots Nostalgie et Ost (est en allemand), est une notion utilisée sans connotation positive ou négative pour désigner les regards en arrière sur des éléments de la vie de tous les jours dans l'ancienne RDA. Ce sentiment provient entre autres d'une perte d'identité des anciens ressortissants de la RDA après la réunification des deux Allemagne. Les Ossis, anciens Allemands de l'Est, se sentent différents des Wessis, anciens Allemands de l'Ouest, autant sur le niveau des valeurs, que l'accès au travail, à la formation universitaire, voir même au niveau du langage. Comme me l'a expliqué ma prof il y a trois ans, les nouveaux qui sont apparus dans la langue, entre 1945 et 1989 (notamment ceux liés aux nouvelles technologies) ont, comme racine, l'Américain, pour les Allemands de l'Ouest, et le russe, pour les Allemands de l'Est. Un exemple concret: à l'Est, les Allemands disent Cosmonaute, et à l'Ouest, Astronaute. Même si en Français les deux sont pris l'un pour l'autre, en Allemagne, il est facile, avec ses mots, de deviner où notre interlocuteur a passé son enfance. (en même temps, vas placer cosmonaute dans une conversation de tous les jours, toi...!)

L'Ostalgie possède aussi une composante commerciale, bien sûr... : ainsi, à l'est ces produits de l'Est se vendent particulièrement bien, et il n'est pas rare de trouver un étale de saloperie aux armoiries de la DDR, tenu le plus souvent par un Turc, à un coin de rue sur Unter den Linden.

En fait, dans l'Ostalgie, c'est le souvenir des aspects positifs du communisme, comme l'égalité hommes-femmes, l'éducation facile d'accès, l'absence de chômage, le logement assurés, l’absence d’envahissement de l’espace public par la publicité etc., qui ressurgit peu à peu, d'autant plus que le passage brutal au capitalisme de marché a fait beaucoup de dégâts, surtout pour les Ossis.

Au DDR Museum, on peut voir plein de produits typiques et colifichets de l’époque communiste : un buste de Lénine, une Trabant dans laquelle on peut monter, les uniformes bleus des Jeunesses Socialistes, le fameux café Mocca-fix, les cornichons de Spreewald. On peut écouter de la musique est-allemande et regarder les news à la télé, comme les anciens Ossis les voyaient. C'est un musée qui se base surtout sur le ressenti, essayant de nous faire sentir les choses plutôt que de les apprendre. On peut même s'installer dans le salon reconstitué d'un appartement de l'ancienne Allemagne de l'Est pour lire des revues de l'époque, ou découvrir comment, dans cette République, femmes et hommes étaient considérés sur un pied d'égalité. Bien évidemment, une place est également réservée à la Stasi (dans les objets "high-tech", à l'heure de la nanatechnologie, paraissent bien ridicules) et au Mur de Berlin.

Je vous mets une autre vidéo faite par France Inter, qui montre bien à quoi peu ressembler le musée. Et après, les photos, évidemment !

SLAWA ET MOI: elle, à l'est du mur, moi, à l'ouest du mur

Et maintenant, nous, toutes les deux, ensembles, à Berlin, sans le mur. pour faire bonne mesure, j'ai mis les pieds dans le rouge et elle, dans le bleu.